Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe : des centaines de professionnelles en soins manifestent pour dénoncer l’inaction de l’employeur du CISSS de la Montérégie-Est
Ce n’est pas moins de 500 professionnelles en soins de partout au Québec qui sont venues appuyer leurs collègues du Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe qui vivent une situation insoutenable, et ce depuis trop longtemps. « Les professionnelles en soins sont en détresse. La qualité des soins et la sécurité des soins sont compromises. Cette situation ne semble pas émouvoir l’employeur qui multiplie le recours aux heures supplémentaires obligatoires, qui fait de la substitution de titre d’emploi, qui ne remplace pas les professionnelles en soins qui quittent et qui utilise à outrance le recours à du personnel provenant d’agences. Le message lancé aujourd’hui à l’employeur est clair : nous allons utiliser toutes les tribunes possibles pour lui faire entendre raison », de déclarer Jean-Michel Varin, président du FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Est (FIQ-SPSME)
Deux ans plus tard… Toujours les mêmes problèmes
La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, était présente pour l’occasion et n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’inertie de cet employeur. « En janvier 2017, à titre de vice-présidente de la Fédération, j’assistais à un conseil d’administration ici même pour dénoncer exactement ce que nous dénonçons aujourd’hui. Deux ans plus tard, rien n’a vraiment changé. C’est honteux! Dans ce centre d’hébergement de plus de 350 patient-e-s, il n’est pas rare qu’une infirmière de nuit ait à sa charge plus de 160 patient-e-s et cela m’horripile au plus haut point. Est-ce que l’employeur attend qu’un drame se produise pour se mettre en action et corriger la situation? », de demander madame Bédard.
Des solutions ignorées
Si la situation est loin d’être parfaite pour les professionnelles en soins œuvrant dans les autres établissements en hébergement du CISSS de la Montérégie-Est, la situation qui prévaut au Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe est hautement préoccupante puisque la situation est décriée par le syndicat depuis plusieurs années. « La sourde-oreille dont fait preuve l’employeur, face aux nombreux appels de détresse de nos membres, est indécente. Les professionnelles en soins ne parviennent pas à répondre aux besoins essentiels des patient-e-s. Pourtant, nous lui avons apporté plusieurs solutions prometteuses pour diminuer la surcharge de travail dénoncée et ainsi offrir de meilleurs soins à la population. Cependant, c’est toujours une fin de non-recevoir ! Nous n’allons pas rester silencieuses devant l’indéfendable », de poursuivre monsieur Varin.
Une loi sur les ratios plus que nécessaire
Pour la Fédération, la situation au Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe est inacceptable et malheureusement, elle est vécue dans d’autres CHSLD. Le gouvernement doit avoir le courage politique d’aller de l’avant avec une loi sur les ratios. « On ne peut plus laisser au bon vouloir des employeurs l’organisation du travail. Ce qui se passe ici est un exemple éloquent. Avec la bonne professionnelle, qui œuvre à la bonne place, des équipes de travail complètes et stables, de même que des ratios de patient-e-s sécuritaires, il y aurait une diminution de la charge de travail et des heures supplémentaires, de même qu’une amélioration considérable de la qualité et de la sécurité des soins », de conclure madame Bédard.