Syndicat des professionnelles en soins du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal

Dépôt du projet de loi nº 3 | La FIQ n’a pas de leçon à recevoir du dernier de classe

Dépôt du projet de loi nº 3 | La FIQ n’a pas de leçon à recevoir du dernier de classe

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ exprime sa vive inquiétude et son opposition catégorique au projet de loi nº 3 présenté par le ministre du Travail, Jean Boulet. Derrière le vernis de transparence et de bonne gouvernance, ce projet de loi constitue une attaque frontale contre l’autonomie syndicale et le droit fondamental d’association.

« Ce projet de loi est une diversion. Il tente de faire oublier les véritables urgences : les conditions de travail intenables, l’accès aux soins qui se détériore, la première ligne en crise et la qualité des services qui s’effondre. Pendant que la CAQ accumule les fiascos informatiques, les pertes financières colossales et gouverne à coups de bâillons, elle ose nous faire la leçon sur la transparence? C’est le monde à l’envers », dénonce Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

La FIQ est claire : elle n’a aucune leçon à recevoir d’un gouvernement qui multiplie les erreurs de gestion et qui s’illustre comme le dernier de classe en matière de reddition de comptes. « Contrairement à la CAQ, la transparence et l’imputabilité sont au cœur de nos pratiques. Nos membres savent exactement où, quand et comment leur argent est utilisé. Nous, on se comporte de manière responsable », martèle Mme Bouchard.

La chef syndicale poursuit : « Ce projet de loi impose des carcans bureaucratiques sur la vie interne des syndicats. Il piétine le droit des travailleuses de définir leurs propres règles, statuts et modes de fonctionnement. C’est une intrusion inacceptable dans des processus qui relèvent exclusivement de l’autonomie syndicale. Les syndicats appartiennent à leurs membres, pas à l’État, et certainement pas à la CAQ. »

La FIQ dénonce également les restrictions imposées à l’usage des cotisations facultatives pour des activités politiques ou sociales, qu’elle considère comme une tentative à peine voilée de museler la voix syndicale dans l’espace public. Les nouvelles règles sur les scrutins secrets sont tout aussi problématiques : trop rigides, elles risquent de paralyser l’action syndicale en période de mobilisation ou de négociation.

« Dans les hôpitaux, les CLSC, les CHSLD, les établissements privés conventionnés et les services à domicile, les patient-e-s ne demandent pas combien coûte une cotisation syndicale. Ils demandent pourquoi ils attendent des heures à l’urgence, pourquoi leur chirurgie est reportée, pourquoi les soins à domicile sont insuffisants. Voilà les vraies priorités », insiste Mme Bouchard.

La FIQ voit dans ce projet de loi une dérive autoritaire dangereuse. En criminalisant certaines pratiques syndicales et en transférant le pouvoir de poursuite pénale aux salarié-e-s elles-mêmes, le gouvernement sème la division et affaiblit la solidarité. « La FIQ appelle le gouvernement à retirer ce projet de loi et à entamer un véritable dialogue avec les organisations syndicales. Les travailleuses du Québec méritent des syndicats forts, libres et capables de défendre leurs intérêts sans ingérence politique », conclut la présidente.


Tabling of Bill 3 | The FIQ has no lessons to learn from the bottom of the class

The Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ is deeply concerned and categorically opposed to Bill 3 presented by Labour Minister Jean Boulet. Behind the veneer of transparency and good governance, this bill constitutes a frontal attack on union autonomy and the fundamental right of association.

“This bill is a diversion. It is trying to distract attention from the real emergencies: untenable working conditions, deteriorating access to healthcare, a crisis on the front line and the collapse of service quality. While the CAQ accumulates IT fiascos, colossal financial losses and governs with gag orders, yet dares to lecture us on transparency? It’s a world turned upside down”, stated Julie Bouchard, President of the FIQ.

The FIQ is clear: it has no lessons to learn from a government that makes repeated management errors and ranks last in class when it comes to accountability. “Unlike the CAQ, transparency and accountability are at the heart of our practices. Our members know exactly where, when and how their money is used. We behave responsibly”, insisted Ms. Bouchard.

The union leader continued: “This bill imposes bureaucratic shackles on the internal workings of unions. It tramples on the right of workers to define their own rules, constitution and operating procedures. This is an unacceptable intrusion into processes that fall exclusively within the purview of union autonomy. Unions belong to their members, not to the state, and certainly not to the CAQ.”

The FIQ also condemns the restrictions imposed on the use of optional dues for political or social activities, which it considers a thinly veiled attempt to silence the union’s voice in the public sphere. The new rules on secret ballots are also a problem: too rigid, they risk paralyzing union action during periods of mobilization or negotiation.

“In hospitals, CLSCs, CHSLDs, private subsidized institutions and home care, the patients don’t ask how much union dues are. They ask why they wait for hours in Emergency, why their surgery is postponed, why home care is inadequate. Those are the real priorities”, insisted Ms. Bouchard.

The FIQ sees this bill as a dangerous authoritarian trend. By criminalizing certain union practices and transferring the power to institute criminal proceedings to employees themselves, the government is sowing division and weakening solidarity. “The FIQ calls on the government to withdraw this bill and to engage in genuine dialogue with the labour organizations. Québec workers deserve strong, free unions that are capable of defending their interests without political interference”, concluded the president.