Sous-financement de la santé en Outaouais : les données de l’IRIS confirment la dure réalité vécue par les professionnelles en soins
« On n’est pas étonnées, parce que les effets du sous-financement en Outaouais, on les vit et on les dénonce depuis des années. Mais on a beau être sur le terrain, il y a dans l’étude de l’IRIS des chiffres qui frappent et qui font mal au cœur, alors que ce qu’on souhaite, c’est offrir des soins de qualité à la population », affirme Lyne Plante, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de l’Outaouais (SPSO).
L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a publié le 8 août dernier un rapport sur les effets du retard de financement public en Outaouais, en santé et en éducation postsecondaire. Réalisée à la demande de la coalition Équité Outaouais, l’étude conclut, notamment, à un sous-financement annuel en santé de 250 millions $ et un nombre d’infirmières par 1 000 habitants bien en deçà de la moyenne québécoise (5,7 versus 8,4 pour le Québec). Si on ajoute l’augmentation de 20 % de la population à desservir dans les 15 dernières années, le portait présenté corrobore la dure réalité dénoncée par les professionnelles en soins.
Ce sont les besoins de la population qui doivent déterminer le financement en santé et on voit que ce n’est pas ce qui se passe en Outaouais. « Tant sur le plan des infrastructures que des effectifs, il y a un important rattrapage à opérer, pour que les professionnelles en soins cessent d’être constamment en surcharge de travail et puissent soigner dans des conditions sécuritaires », ajoute Lyne Plante.
« Alors que partout au Québec les professionnelles en soins avaient leur quota, il y a eu une mobilisation forte dans la région, explique Shirley Dorismond, vice-présidente à la FIQ et responsable politique de la région de l’Outaouais. Les conclusions de cette étude sont une occasion supplémentaire d’entendre la réalité des professionnelles en soins et de passer en mode solutions. » Que ce soit par l’implantation des ratios sécuritaires, de cliniques de proximité, de meilleures mesures de conciliation famille-travail-études ou une véritable autonomie pour les infirmières praticiennes spécialisées, il faut bouger plus rapidement, pour attirer plus de professionnelles en soins, mais aussi pour augmenter leur rétention.