Négociations locales au CISSSO : si nous ne voulons pas assister à un exode de professionnelles en soins vers l’Ontario, l’employeur doit cesser de vouloir niveler vers le bas les conditions de travail
C’est par le biais d’une marche symbolique vers l’Ontario que les professionnelles en soins du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) ont voulu lancer un message clair. « Le mépris dont fait preuve notre employeur est difficilement qualifiable. Si nous ne voulons pas assister à un exode de professionnelles en soins vers l’Ontario, l’employeur doit cesser de vouloir niveler vers le bas les conditions de travail », de déclarer Lyne Plante, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de l’Outaouais (SPSO).
Travailler n’importe où, n’importe quand
Si les professionnelles en soins de l’Outaouais doivent composer avec une charge de travail démesurée, comme l’ensemble des professionnelles en soins de la province, la spécificité géographique représente un défi supplémentaire pour attirer et retenir la main-d’œuvre. « Ce n’est pas en voulant presser davantage le citron des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérateupes que l’on arrivera à un résultat positif » de poursuivre madame Plante. Pour la partie syndicale, l’entente négociée est l’objectif ultime, mais cela ne se fera pas à n’importe quel prix. « Ce que l’employeur souhaite faire, c’est de pouvoir demander aux professionnelles en soins de travailler n’importe où, n’importe quand. On ne le répétera jamais assez : “ la mobilité ne rime pas avec la qualité ”. Si l’on demande aux professionnelles de se déplacer sur plusieurs kilomètres de distance, cela veut aussi dire qu’on demande aux patient-e-s de devoir s’adapter à plusieurs visages dans une même semaine. Voilà une situation où tout le monde perd », de souligner la porte-parole.
Des reculs inacceptables
Outre la mobilité et la stabilité, on retrouve au cœur du litige des demandes patronales qui ajoutent l’insulte à l’injure. « Il souhaite enlever le droit à une fin de semaine de congé sur deux. Il veut pouvoir modifier l’horaire de travail à moins de 48 heures, et ce, sans préavis. Il veut plafonner à trois le nombre de jours consécutifs pour un congé pendant la période des Fêtes. Bref, tout ce qui va à l’encontre d’une conciliation famille travail études décente », de déplorer madame Plante.
Les professionnelles en soins qui œuvrent quotidiennement dans les établissements de santé de la région veulent pouvoir faire leur travail dans des conditions optimales, travailler avec des équipes stables, avoir des horaires de travail connus à l’avance et mettre à contribution leur expertise. « Ce que l’employeur offre comme reculs aura le résultat contraire. Je ne sais pas où vit cet employeur, mais on assiste présentement à un consensus quant à la nécessité de s’occuper sérieusement des professionnelles en soins. Il est grand temps qu’il arrive sur terre. Nous espérons qu’il entendra raison et qu’il adoptera une approche qui assure aux professionnelles en soins un environnement de travail où elles sont respectées comme personnes et comme professionnelles et qui place les besoins des patient e s au cœur des décisions », de conclure Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.