Témoignages troublants de professionnelles en soins : 50 histoires d’horreur vécues au CIUSSS du Saguenay–Lac-St-Jean
Les professionnelles en soins du Saguenay–Lac-St-Jean se sont invitées à la séance du conseil d’administration de l’établissement, tenue ce soir à l’Hôpital de Roberval, afin de déposer le recueil des « 50 histoires d’horreur vécues au CIUSSS du Saguenay–Lac-St-Jean ». Elles ont profité de l’occasion et de la présence des dirigeants pour faire la lecture de quelques-uns des témoignages qui y sont relatés, des histoires vraies de violence, de menaces, de manque de personnel et de temps supplémentaire obligatoire.
50 histoires d’horreur vécues au CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean
« Nous avons décidé de briser l’omerta qui existe dans le réseau en donnant la parole aux professionnelles en soins qui sont quotidiennement témoins des aberrations de ce système malade. La population est en droit de savoir la détresse qui se vit derrière ces portes closes », a déclaré Julie Bouchard, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Alors que le gouvernement promet un vent de changement, d’ouverture et de refinancement, le message de la Direction du CIUSSS va plutôt dans le sens contraire. Sur les 300 postes à temps complet promis depuis juin 2018, moins du tiers ont été offerts à ce jour aux infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de la région. De plus, impossible d’avoir un plan clair pour la suite des choses, ni même de savoir quels effets pourraient avoir les nouvelles sommes consenties sur le plancher.
« C’est extrêmement dommage d’en arriver à rendre publics des évènements qu’on aurait souhaité ne jamais vivre, mais la situation chaotique et notre conscience professionnelle nous forcent à dénoncer cette mauvaise gestion dans son ensemble », a ajouté la présidente.
La Direction du CIUSSS du Saguenay–Lac-St-Jean a pourtant tout entre les mains pour redresser la situation, mais elle refuse de le faire et préfère l’immobilisme, se cachant derrière une fausse pénurie pour justifier ses déboires. « Avec 51 % du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires qui, en date d’aujourd’hui, détiennent des postes à temps partiel et avec des embauches à raison de 2 jours par semaine, la situation peut bien tourner à l’horreur. Nous n’acceptons plus les excuses et nous exigeons des postes à temps complet », a conclu madame Bouchard.