Les professionnelles en soins manifestent afin de dénoncer le climat de travail malsain et les situations intenables qui font partie de leur quotidien
Roberval, le 4 avril 2012 — Les professionnelles en soins, plus en colère que jamais, manifestent aujourd’hui afin de dénoncer le climat de travail malsain et les situations intenables qu’elles doivent affronter dans la majorité des centres d’activités, notamment à l’urgence, au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Domaine-du-Roy. « À cause d’un manque criant de personnel de remplacement, les professionnelles en soins sont quotidiennement confrontées aux heures supplémentaires, souvent obligatoires. Il n’est pas rare qu’une salariée travaille 40 ou 46 heures du vendredi au dimanche », dénonce Daniel Gilbert, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, ajoutant que la situation prévalant à l’urgence n’est que la pointe de l’iceberg.
Rappel des évènements
« À plusieurs reprises au cours des derniers mois, nous avons identifié et demandé que des solutions soient apportées pour corriger la situation à l’urgence. Malgré toutes nos démarches, les professionnelles en soins n’ont eu droit à aucune écoute de la part de la direction et ont été laissées à elles-mêmes », mentionne Nancy Ouellet, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires (SPSICR) du CSSS Domaine-du-Roy. Excédées, les professionnelles en soins de l’équipe de jour ont refusé d’entrer au travail le 23 février dernier. Cette journée-là, une rencontre a enfin eu lieu avec la direction dans le but de trouver des solutions immédiates au problème. Ayant espoir qu’une entente soit conclue, les salariées du quart de jour ont accepté d’entrer au travail. Un peu plus tard, les solutions proposées par la direction étant toujours jugées insatisfaisantes, ce sont les salariées de soir qui ont refusé, à leur tour, de débuter leur quart de travail. « Les salariées du quart de soir sont finalement entrées au travail, car la direction a accepté certaines demandes des professionnelles en soins. On parle notamment de la formation, pour l’urgence, de professionnelles en soins ayant obtenu un poste depuis plusieurs mois, et même depuis un an pour l’une d’elles, ainsi que de l’ajout de préposé-e-s aux bénéficiaires, de commis et d’une infirmière sur chaque quart de travail », précise madame Ouellet.
« Comment se fait-il que plus d’un mois après, la majorité des solutions convenues lors de cet arrêt de travail ne soient pas encore mises en place? Devons-nous comprendre que la sécurité et la qualité des soins prodigués par les professionnelles en soins de l’urgence ne sont pas importantes pour la direction? », questionne Daniel Gilbert. À défaut d’apporter des solutions structurantes aux problèmes vécus à l’urgence, la direction du CSSS a toutefois trouvé le temps de proférer des menaces aux représentantes syndicales locales et d’envoyer des avis de mesures disciplinaires aux professionnelles en soins qui ont débrayé le 23 février dernier. « C’est tellement révoltant tout ça! On demande l’annulation et le retrait des mesures disciplinaires envoyées aux dix salariées concernées. Il faudra aussi envisager d’autres recours afin de faire entendre et de supporter nos membres », conclut Nancy Ouellet.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente près de 60 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.