Déterminants de la santé : le genre
Le genre définit les rôles, attentes, comportements, activités, fonctions qu’une société va considérer comme adéquats pour les femmes et les hommes. Cette définition peut se baser sur des représentations ou interprétations transmises d’une génération à une autre. Elle peut aussi changer avec le temps et le lieu où les personnes vivent. Les personnes qui ne se conforment ou ne répondent pas à cette définition, telle que comprise par la société où elles vivent, peuvent se heurter à une certaine stigmatisation, à des pratiques discriminatoires ou même à l’exclusion sociale. Ce genre de comportement peut nuire à la santé de la personne.
Comment le genre peut-il affecter la santé?
Le genre fait partie des déterminants sociaux de la santé. Il peut limiter ou favoriser une certaine équité ou inégalité en santé entre les hommes et les femmes. Le parcours professionnel dans le système de la santé peut aussi en être affecté. Une personne, qu’elle soit homme ou femme, peut vivre des facteurs favorables ou défavorables à sa santé basés sur son genre. Par exemple, les statistiques démontrent que l’espérance de vie des femmes est plus longue que celle des hommes, car ces derniers peuvent adopter des comportements ou des habitudes de vie plus à risque que les femmes. En effet, étant donné que les normes sociales tolèrent un taux d’exposition plus élevé au tabac et à l’alcool chez les hommes, leur taux de DALY serait 3 fois plus important que chez les femmes.
Ce déterminant peut avoir une incidence encore plus importante s’il est en présence avec d’autres déterminants sociaux de la santé, par exemple le revenu, l’appartenance ethnoculturelle, le statut autochtone, etc. Dans les études sur la santé des femmes notamment, les recherches ne vont pas inclure la plupart du temps l’aspect ethnique. Par conséquent, les données sur les dépistages de cancer du sein, étant donné qu’elles se concentrent davantage sur les femmes blanches, vont démontrer que les stades plus avancés sont diagnostiqués auprès des 60 ans et plus. Cependant, pour les femmes noires, asiatiques et hispaniques, ce pic est plutôt dans la quarantaine.
Encore aujourd’hui, les responsabilités familiales sont inégales, que ce soit pour prendre soin des enfants, d’un-e proche ou pour assumer toute autre tâche domestique. Par exemple, les femmes effectuent encore, en grande partie, la lessive (61 %) et la préparation des repas (56 %). Quant aux hommes, ils accompliraient plutôt les travaux et les réparations (78 %).
Comment s’outiller?
La société civile, dont les syndicats, a un rôle à jouer pour réduire les inégalités de genre en santé en ayant une vision d’ensemble. En effet, les solutions et les actions doivent être collectives pour avoir le pouvoir de changer les choses. Depuis des décennies, des luttes s’organisent dans la société pour réclamer plus de justice ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes. La FIQ peut exercer un rôle d’influence en ce sens.
À travers le monde, lors d’une crise sanitaire, économique ou environnementale, les femmes sont désavantagées, à cause, entre autres, du lieu où elles demeurent (elles représentent 80 % des personnes déplacées) et de l’emploi qu’elles occupent (elles sont sous-payées par rapport aux hommes). Les inégalités de genre sont aussi présentes en santé. Représentant environ 90 % des professionnelles en soins, les femmes subissent dans le réseau les conséquences de décisions prises basées sur le genre (ex. : vocation). Il est évident qu’une transformation et un investissement sont nécessaires dans l’économie des soins, les secteurs traditionnellement considérés comme « travail des femmes » (soins de santé, soins aux enfants, éducation, services de nettoyage).