Déterminants de la santé : le revenu
Le revenu fait référence au montant monétaire que perçoit une personne par le biais du travail (salaire) ou de la propriété/capital (placement financier, loyers) en vue de répondre à ses besoins essentiels (logement décent, alimentation, etc.).
Les recherches démontrent largement les effets des inégalités économiques, spécifiquement de la pauvreté, sur la santé des personnes. Autrement-dit, plus le niveau de revenu est bas, plus la santé d’une personne est mauvaise. Les conséquences se traduisent, par exemple, par des maladies physiques et mentales, des incapacités précoces, voire, une diminution de l’espérance de vie.
Fait inquiétant : les inégalités de revenus n’ont cessé d’augmenter depuis 40 ans, ce faisant les 1 % des plus riches gagnent plus de deux fois les revenus cumulés de la moitié la plus pauvre de la population mondiale.
Comment le revenu peut-il affecter la santé?
Le revenu d’une personne constitue le déterminant de santé le plus important, puisqu’il exerce une influence sur l’ensemble des conditions et des habitudes de vie. De plus, le revenu exerce une influence sur constitue un moyen d’accès a autres déterminants sociaux de la santé, dont l’education.
Les impacts du revenu sur la santé se manifestent de manière différenciée au regard de facteurs de genre, identitaires et sociaux : des effets qui frappent plus sévèrement parmi personnes au bas de l’échelle sociale (dont les femmes, les personnes racisées les autochtones, etc.) et les enfants.
- Statistique salaire moyens F/H
- Statistique salaire moyen personnes racisées et autochtones
- Statistique femmes travaillent le plus à temps partiel et au salaire minimum
L’OMS soutient que les inégalités économiques « tuent à grande échelle » et que ce lien de causalité alimente une situation de dépendance dans les deux sens, c’est-à-dire que la pauvreté affecte la santé d’une personne et la mauvaise santé entretient la pauvreté.
En terme, d’espérance de vie, le constat est inquiétant : l’écart entre le groupe le plus défavorisé de la population et celui le plus favorisé est de 8,1 ans chez les hommes et de 3,9 ans chez les femmes.
Témoins au quotidien des effets des inégalités de revenus sur la santé, nos professionnelles en soins sont régulièrement appelées à procurer des soins dans un milieu peu humanisé. Or, en réponse aux réalités personnelles des usager-ère-s, elles doivent porter une intervention plus globale et personnalisée pour maintenir des soins de qualité et sécuritaires. Ce mode d’intervention empathique ne s’arrime pas, malheureusement, avec les exigences de performance et de résultat demandées par les gestionnaires.
Comment s’outiller?
Pour contrer les effets du revenu, autrement dit de la pauvreté, sur la santé d’une personne, une intervention du gouvernement est nécessaire en vue de mettre en œuvre des leviers pour lutter contre ce fléau social. Parmi les moyens a prioriser, nommons : un soutien au revenu suffisant pour que tout le monde puisse couvrir ses besoins essentiels; des services publics universels, de qualité, accessibles; la réduction des inégalités entre les riches et les pauvres; et un salaire minimum qui permet de sortir de la pauvreté.
En somme, la réduction des inégalités entre les riches et les pauvres est le levier incontournable pour contrer la pauvreté, et ce, par le biais de la révision du régime fiscal à la base de cette répartition. Autrement dit, une augmentation du nombre de paliers d’imposition ferait que les mieux nantis de notre société paient leur juste part d’impôt dans le but de financer adéquatement des programmes pour soutenir les populations vulnérables ainsi que les services publics.
Cas de figure
Une femme qui travaille au revenu minimum ne peut se loger dans un logement convenable ou se nourrir sainement, ce qui entraînera des conséquences sur sa santé. Ce faisant, celle-ci pourrait se retrouver dans une situation où elle ne sera plus en mesure de travailler en raison de sa mauvaise santé. De plus, en raison de cette mauvaise santé, elle ne pourra pas amorcer sa recherche d’emploi et ni envisager un retour aux études afin de s’outiller pour briser le cycle de pauvreté.